Choisir une essence d’arbres pour la plantation est un moment crucial. C’est un choix que vous prenez pour les générations à venir ; en général plus de 70 ans pour des feuillus et plus de 40 ans pour des résineux. Ce choix ne peut donc pas être pris à la légère. Il doit être basé sur une méthode précise que nous souhaitons partager dans cette newsletter. Cette méthode est sur 3 axes : la situation de la parcelle, les plantes indicatrices et enfin l’analyse du sol.
1. La situation de la parcelle
Il est important d’analyser tout d’abord la situation géographique et climatique de la parcelle :
Où se situe cette parcelle, à quelle altitude, son orientation ? Sur le schéma à droite, nous avons pris comme exemple une de nos parcelles labellisées bas carbone. Cette parcelle est située à 600 m d’altitude et orientée Nord-Est. L’orientation est capitale car il existe de grandes différentes de température, d’humidité entre les parcelles orientées Sud et Nord. L’altitude est bien sûr aussi déterminante.
Quel est le climat ? La France a la chance d’avoir principalement des climats océaniques tempérés. Procurez-vous des tableaux de températures, de pluviométrie le plus proche possible de votre parcelle. De nombreux sites internet permettent de les obtenir. Regardez bien la répartition des précipitations, et les températures extrêmes en été et hiver.
Les aspects climatiques sont essentiels pour les choix d’espèces. Ce sont des critères déterminants, vous permettant déjà de faire un premier tri important dans les espèces envisageables sur une parcelle.
2. Les plantes indicatrices
Cette partie requiert plus de connaissances mais reste tout à fait abordable avec un peu de connaissance. La gestion forestière est souvent une question d’analyse, de regard. Toutes les strates de la végétation vous entourant méritent d’être analysées :
Les plantes : nombre d’entre elles sont qualifiées « d’indicatrices ». Certaines plantes vous sont bien connues, comme la bruyère, ou le genêt à balais, qui indiquent de l’acidité. Il existe des catalogues avec les principales plantes indicatrices.
Les arbustes et les arbres : il est important de regarder les arbres autour de vous, quelle est leur hauteur, leur diamètre, et quelles sont les principales essences. De beaux arbres de belles hauteurs indiquent forcément qu’ils sont adaptés à la station ! Certains arbres sont aussi indicateurs. Par exemple, le châtaignier va indiquer une terre plutôt acide, le charme une terre neutre, ni trop acide, ni trop basique.
Il faut bien sûr analyser la présence de chaque plante indicatrice présente sur la parcelle. Cela vous permettra de déduire le pH du sol (acide, neutre, basique). La tâche n’est pas impossible. Il vous suffit de connaître quelques dizaines de plantes, et vous pourrez commencer à réaliser une telle analyse. Procurez-vous aussi « la flore forestière Française » qui vous aidera bien dans cette analyse.
3. L'analyse du sol
Cette partie est pour nous indispensable, même si elle n’est pas toujours réalisée.
Il faut prendre une tarière et creuser le plus profond possible. Cela vous permettra d’analyser la texture et la structure de la terre, et d’analyser la « réserve utile en eau ». Par exemple une terre sableuse retiendra moins l’eau qu’une terre limoneuse.
Ce point est de plus en plus important à cause du changement climatique, et aux sécheresses de plus en plus dramatiques des dernières années.
Conclusion
En analysant ces quelques critères, et en anticipant bien les changements climatiques, vous pouvez choisir les espèces les plus adaptées à votre parcelle forestière. Demandez conseil à un gestionnaire forestier qui pourra vous conseiller, confirmer ou infirmer votre choix d’essence à planter. Nous conseillons d’essayer, autant que possible, de planter plusieurs essences forestières sur une parcelle, pour assurer la meilleure biodiversité possible.
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